Bonjour cher.es lecteurs et lectrices ! 

Je sais, je vous ai manqué et vous attendez avec impatience le résumé du match que je vais vous raconter. Comment ça "Mais il n'y avait pas de match, qu'est-ce que tu racontes,fils de Baudelaire?". Et bien oui.  Ayant fait mon école de journalisme à l'école Kim Jong-Il de Pyongyang et mon stage de fin d'études chez BFM TV,j'y ai appris quelque chose d'important: Ce n'est pas parce qu'un évenement n'existe pas qu'on ne peut pas le raconter.

Pour une fois, on va prendre notre histoire quelques peu en amont du dimanche fatidique. Premier point de dissenssion, la tenue d'une buvette et d'un speaker durant le match. Les sceptiques considèrent que les deux ne servent à rien, puisqu'un speaker, il faudrait trouver quelqu'un d'assez bon pour animer et connaitre les règles, et on a déjà du mal à trouver des mecs qui connaissent les règles pour les mettre sur le terrain. Et puis une buvette en février à Limoges, quelle idée saugrenue, on va avoir 30 pelos, ça ne sert à rien. Pour le premier point, la réponse semble évidente, ce sera Lucas Lauliac,ancien joueur, ancien arbitre, membre émérite du club et surtout quadruple vainqueur de l’Animateur d’Or  de l’hotel « Les 3 Pics » à Ax-les-3-Domaines. Pour le second point, ils annoncent beau et argument inébranlable : on a vu un joueur faire une insolation en mars à Limoges,on peut bien trouver quelques joyeux larrons pour boire des coups et manger des crêpes sur un dimanche ensoleillé, même en février. Tout ceci est décidé, et ce n’est pas moins de 757 crêpes qui sont prévus par nos sympathiques bénévoles, puisqu’apparemment, on a récupéré une fanbase de Bretons.

Mais bref, on arrive à samedi. Il est 17h quand un coup de téléphone sort le président Pierre Audousset de sa sieste quotidienne. Sur l’écran de son téléphone, le nom d’un des responsables des Dragons de Poitiers. Il sait déjà que l’histoire ne prend pas une tournure sympathique. Effectivement, les Dragons sont semble-t-il en sous-effectif et ne se déplaceront pas le lendemain dans le cadre du match du championnat. Arf, gout amer dans la bouche, parce qu’on ne va pas se mentir, y a déjà seulement 6 matchs dans l’année, quand il y a forfait, tu commences à te dire que c’est pas dingue. Bon, au début, il est quand même convenu d’un match amical entre les deux équipes, histoire de ne pas perdre un dimanche de pratique, même si ici, on ne sait que trop bien que « la pratique ne passe pas que par les matchs, regardez le cheerleading, ils n’ont que deux événements dans l’année et ils ne s’en plaignent pas »(Ceci est un message de la Fédération Française de Football Américain). Mais tout semble calé, Pierre Audousset rappelle ses homologues poitevins, parce que l’idée de faire participer les juniors U20 à l’après-midi a germé dans le crane des Phénix mais là, c’est la douche froide (décidément). Dans une décision qui ne tient qu’aux Dragons et aux relations internes du club, leur venue est annulée. Misère et tristesse, on range les casques, les épaulières et les pompons et chacun reste chez soi.

Et bien non. Car les Phénix sont une équipe de joyeux drilles et qu’ils annoncent beau et que de toute façon, on avait prévu de faire frotter et résonner les grilles des casques. Et puis il y a de quoi nourrir la moitié de la ville de Limoges en crêpe et la moitié de la ville de Limoges n’a pas prévu de venir donc aussi bien venir s’amuser.

Ce sera donc une opposition attaque/défense.

Avec une première partie globalement dominée par la défense, bien mieux en place et bien plus agressive. Un premier drive plutôt réussi mais pas conclu va laisser places à d’autres drives beaucoup moins concluants. Il y a bien quelques passes complétées sur Marwin Verin, sur Pierre Audousset aka « L’appartement parisien » ( car il catche ses ballons dans une zone de 9m2 autour de la ligne de scrimmage) et des courses de Florian Foussette, le QB. Mais ce dernier n’est pas en grande forme sur ses passes longues, manquant possiblement de fraicheur. En effet, le bougre est un gentilhomme, de ceux qu’on ne fait plus, toujours prêt à secourir la veuve et la un peu moins veuve puisque comme ça, pas de jalouse. Et ces qualités de gentleman l’ont amené à se coucher à 9h30 ce matin. Aussi bien vous dire que cela n’aide pas à lancer un ballon avec précision… Malgré tout, cela ne l’empêchera pas de se connecter à l’incroyable Marwin Verin, qui se déjoue de son gardien Martin Boutonne, pour aller marquer. Côté défense, peu de noms à ressortir, tant la prestation globale est solide et solidaire. La grosse action intervient juste avant la mi-temps avec l’interception du roublard Cedric Nenin, qui pense pendant longtemps pouvoir réussir à retourner celle-ci en pick 6 . Le chemin semblait tout tracé mais tout d’un coup, le soleil s’assombrit. Une éclipse ? Non, Pierre Audousset qui sort au détour d’un coin qui n’existe pas et qui ne passe pas loin de réussir à forcer un fumble.

En seconde période, la défense tente une horrifique formation (je dis ça parce qu’ils m’ont obligé à bloquer toute l’après-midi les salopards). Les ajustements sont moins précis et l’attaque réussit enfin à se mettre en marche. Des bonnes courses de Benoit Ragusa et Jordan Rumeau-Rakotomalala , des bons catchs pour Marwin Verin (again and again), Wilfried Sautron et Jean Baptiste Michel et puis ce corps de receveur à la conclusion puisque Florian Foussette connecte sur une passe longue pour Marwin Verin et plus tard, ira trouver Jean-Baptiste Michel sur une passe courte pour inscrire deux Tds.

Voilà, il est l’heure de plier bagage et de rentrer chez soi. Les bières tombent, les crêpes sont vites dévorées, une bouteille de rhum est sortie de derrière les fagots par Mike Keyser.

Il est l’heure de remercier les joueurs pour leurs implications, les bénévoles pour les efforts, les supporters venus pour certains de Guéret pour venir nous voir quand même, nos juniors, U20 pour compléter les effectifs et U17 pour faire la chaine et notre arbitre Clara Miletto, gentiment venu nous supporter une après-midi de plus. Parce que c’est avant tout ça le foot américain chez les Phénix, une grande famille, passionnée par le fait de se mettre sur la tronche et de se retrouver entre copains. Des guerriers qui s’appliquent bien souvent à gagner, mais aussi à perdre parce qu’on ne compte plus les matchs où on est sorti avec les regrets dans le coin de la tête. Les Hommes passent mais la mentalité reste.

Longue vie aux Phénix de Limoges et on n’oublie pas : ce n’est pas parce qu’une histoire n’existe pas qu’on ne peut pas la raconter.

Cordialement

Le fou du club.