Bonjour et bienvenue pour cette 3^ème journée du Championnat Drégionnal Nouvelle Aquitaine Nord. Aujourd’hui, affrontement tout droit sortie du meilleur bestiaire de la trilogie « Les Animaux Fantastiques » puisque les Phénix de Limoges se déplacent en terre poitevine pour affronter les Dragons de Poitiers. Deux frères ennemis, habitués à s’affronter, mais aussi à collaborer, que ce soit chez les jeunes ou bien au flag football. Les effectifs se connaissent bien, les joueurs-clés de chaque côté du ballon sont identifiés, les forces, les faiblesses.

Mais nous n’allons pas déblatérer 100 ans sur le sujet, il est l’heure de se plonger dans le match.

Bon on ne va pas se mentir, au vu de la première-temps, on aurait pu déblatérer un peu plus longtemps sur ce qui rapproche les deux équipes. C’est brouillon et les deux défenses prennent complétement l’avantage sur des attaques en difficulté. Côté Phénix, les quelques yards parcourus le sont grâce à des bonnes passes courtes de Florian Foussette pour Jordan Rumeau-Rakotomalala. Mais les gains sont faméliques. Côté Dragons, si les gains sont plus importants,notamment grâce à un jeu de course intéressant , ils ont clairement du mal à conclure. Entré plusieurs fois dans le camp Phénix, ils en ressortent souvent la queue entre les jambes. Une première fois sur un fumble au snap recouvert par Cedric Nenin, une seconde fois sur un field goal trop court et une seconde fois sur un field goal contré par Wilfried Op’t’hoog. Est-ce que vous avez envie que je vous raconte drive par drive comment cette première période est laborieuse et pourquoi elle se termine sur un score digne d’un Lorient-Metz grande époque Ligue 1 ? Bien sur que non, et ça tombe bien, moi non plus. On est donc à 0-0 à la mi-temps, le rêve de tout entraineur adepte du « Allez les gars, on rentre en seconde mi-temps comme au début du match, y a 0-0 ! ».

Allez, attaquons-nous à la partie plus fun du match. 

La deuxième période commence avec la balle pour les Phénix. Pas grand-chose d’intéressant à se mettre sous la dent puisque le premier drive n’abouti à rien. Mais la défense est solide sur ses appuis et amène les Dragons sur un 3 and out dans leur camp. Sur la tentative de punt, Thomas Gay dévie une première fois le ballon, retouché par Pierre Audousset ensuite avant que Martin Boutonne le cafouille puis le recouvre. Bonne position de départ pour les Phénix qui ne se font pas prier. Florian Foussette voit le poison s’insérer dans les interstices de la défense des poitevins et décide d’appuyer sur le piston de la seringue en envoyant une jolie passe dans le dos du corner pour Marwin Venin. Le Fer de Lance de la Martinique n’a pas besoin de douze occasions pour mordre et ça fait donc Touchdown pour les Phénix. Sur la conversion à un point, Luc Degeorges rend hommage à André-Pierre Gignac en finale de l’Euro 2016 et décide de toucher le poteau (0-6). Le match est enfin lancé.

 On arrive quand même au 4^ème quart. Les Dragons drive ensuite pour aller égaliser, ça avance plutôt bien, mais ils vont tomber sur un os. Cedric Nenin. Le malicieux capitaine défensif gâche bien son jeu. Sous ses cheveux grisonnants qui laisse transparaitre une certaine sagesse et son air de gendre idéal, il reste un roublard qui à une faculté certaine à rentrer dans la tête de ses adversaires. Passés dans le vestiaire Dragon pour prévenir le QB qu’aujourd’hui, il allait l’intercepter, il est surtout un homme de parole. La passe trop courte du QB poitevin lui permet de faire fructifier ses capacités de lecture, et il intercepte le ballon. Lui qui en première période avait refusé une interception, pour mieux instaurer la peur, tel Major Wright en finale universitaire (S’il est encore disponible, allez regarder l’excellent documentaire sur les Gators de Florida sur Netflix), accusant le soleil, il ne se fait pas prier sur la seconde. Les Phénix vont en profiter pour planter un coup de poignard. Florian Foussette, après une feinte de course, envoie une nouvelle bombe dans la défense poitevine, profitant du temps que lui a offert sa ligne offensive . C’est attrapé et derrière, tout va trop vite pour les Dragons. Too Fast Too Furious, Marwin Diesel s’en va en terre conquise pour inscrire un doublé. Transformation jouée à deux points et une nouvelle fois, l’incontournable Marwin Verin est à la réception (0-14). Le break est fait, les limougeauds vont pouvoir terminer le match serein. On est dans le 4^ème quart après tout et la défense continue son gros travail de sape puisque la balle est une nouvelle fois récupérée. Le drive avance plutôt bien. 3^ème et 2 yards à faire. Florian Foussette décide de se connecter avec son tight end Pierre Audousset aka le Mammouth chez les Devils de Cenon. Le bonhomme est grand certes, mais pas aussi grand que ne l’imaginais son QB qui lance une passe un peu trop longue. Alors il touche le ballon du bout des doigts, dans une scène parodiant la Création de Michel-Ange. Sauf qu’au lieu de Dieu, c’est Le cornerback poitevin numéro 21 qui a bien lu la trajectoire lui, et intercepte le ballon qu’il retourne dans la end-zone Phenix. Transformation non réussie (6-14). C’est à demander si au fond, on n’aime pas ça chez les Phénix. Quand tout semble acquis, il faut qu’on fasse une immense cagade histoire de bien se remettre le nez dans le purin. Coup de massue donc. Bon ce n’est pas grave, on est encore devant me direz-vous, et vous auriez raison. Surtout que le drive avance un peu, mais finit par échouer sur une passe non contrôlée par Wilfried Sautron (Tu es mon gars Will, je ne ferai pas plus de commentaire. Mais le prochain drop comme ça, je fais deux pages explicatives sur ta tronche et comment catcher un ballon,alors crois en toi et applique toi). Drive pour Poitiers. Et la défense, ultra solide pour le moment, prend un big play de l’espace avec une course longue du numéro 29 poitevin qui s’en va échouer à une dizaine de yards de la end-zone, saupoudrée d’une pénalité litigieuse pour quelques yards de plus. Il n’en faudra pas plus aux Dragons et le QB poitevin numéro 21 conclue à la course. Heureusement pour les Phénix, un des joueurs de Poitiers a l’idée saugrenue et peu inspirée de twerker sur le visage de Luc Degeorges au sol, ce qui donne une pénalité sur la transformation. Qu’ils tentent à deux points et sur laquelle ils échouent (12-14). Le momentum est clairement pour les Dragons. Les Phénix semblent être assommé, avoir la tête sous l’eau complet. C’est une noyade qui a lieu et aucune trace de Pamela Anderson ou de Zach Efron pour sortir ces messieurs du tourbillon. Et c’est alors que la lumière surgit de nulle part. Enfin de nulle part pas vraiment. Kick off pour les Dragons. Ballon attrapé par Marwin Verin. Qui part le long de la touche sur sa droite. L’équipe tient bien ses blocks pour lui permettre d’accélérer, Luc Degeorges enterre le kicker pour finir et le TD est au bout de la voie royale. T’es pas content ? Triplé. Merci Kyliann M’Verin. 31 ans mais des jambes de feu comme s’il en avait 20. Parce qu’à lui, tu ne lui parles pas d’âge. TD transformé au pied par Luc Degeorges (12-21). C’est la douche froide pour les Dragons (Dédicace à toi Jéremy, c’est de bonne guerre et ça t’apprendra à te chauffer avec notre kop d’ultra (moyenne d’âge 12 ans) en déplacement). Alors ils ne baissent pas encore les bras et sur le drive suivant,ils arrivent à pousser jusqu’à un nouveau TD par le QB numéro 16 ce coup-ci. TD non transformé encore une fois (18-21). Il y aura bien une tentative d’onside kick, mais c’est sur l’ancien gardien de but des Phénix, Luc Degeorges, qui réussit à capter le ballon facilement, comme dans ses grandes années à Feytiat. 40 secondes à jouer, deux jeux plus tard, c’est terminé. Fin d’un match qui a plus ressemblé à une bataille qu’à un beau match de football. Victoire Phénix en terre Dragons. La deuxième de rang, ce qui n’était plus arrivé depuis maintenant 3 ans. Il faut noter que c’est le premier match qui dure moins de deux jours depuis le début de la saison pour les Phénix et féliciter les arbitres pour la fluidité de la rencontre.

Bilan donc du match et de la phase aller. Sur le match, on retiendra la victoire et globalement l’attitude. Les Phénix ont su plier sans rompre. Mais il va falloir arrêter de jouer à se faire peur et être plus léthal pour faire durer les momentum. C’est surement le gros point positif, les Phénix sont réalistes. Mais dans l’ensemble, c’est surtout la défense qui a brillé dans ce match. Les Dragons auraient peut-être mérité meilleur sort, mais ils n’ont pas su convertir les occasions qu’ils avaient et sont longtemps tombés sur la Grande Muraille de Limoges.

Sur le bilan de phase aller, il faut être réaliste. Si au niveau des résultats, le bilan est encourageant (2 victoires en déplacement, une défaite), le contenu reste encore hasardeux. Capable d’enchainer bonnes séquences et énormes bouses, il va falloir réussir un match en entier dans l’année. Ce serait une belle inspiration tout de même et ça éviterait une crise cardiaque dans une équipe qui a quand mêmes quelques vieux dans ses rangs.

Côté individuel, la première partie de saison permet de distinguer deux joueurs, un de chaque côté de la balle :

-En attaque, si vous lisez attentivement, il n’est pas trop dur à deviner. Le poison des Phénix se nomme Marwin Verin. Le receveur a pris une dimension de leader d’attaque cette année et brille en allant marquer déjà 6 TDs en 3 matchs(5 réceptions et un retour de coup de pied). Ce dernier comptant partir à la fin de la saison, le club se mobilise pour lui montrer son attachement et le forcer à rester avec cette cagnotte Leetchi. https://www.leetchi.com/fr/c/marwin-reste-1644823?utm_source=copylink&utm_medium=social_sharing

-Côté Défense, si certains noms comme ceux de la vieille garde Cedric Nenin, Luc Degeorges ou Wilfried Op’t’hoog aurait pu être cité, c’est en D-Line qu’on trouve notre monstre avec Thomas Gay. En seulement 3 matchs, l’enfer sur terre pour les QB et Running Back adverses à déjà réalisé plus d’une dizaine de sacks ainsi que plusieurs plaquages à perte. Le dernier mec qui a réussi à le faire tenir en place ? Il était soigneur dans un zoo et avait un fusil de chasse et des fléchettes tranquillisantes.

Sinon, bienvenue à Adam Monteiro (même s’il a des truelles à la place des mains quand il s’agit de faire des interceptions) et Yanis Solignac (Qui s’est fait baptiser en prenant une Twingo pleine face sur une tentative de course plein centre), deux juniors surclassés qui ont participé à la bataille. Bienvenue aussi à Aymeric Fourcade qui disputait son premier match. Et félicitations à Justin Tagatamanogi, auteur d’un premier match en titulaire en ligne offensive assez solide.

Merci aux arbitres (Clara Miletto et Farid Mehdid de notre côté) et à nos supporters, venus en nombre nous encourager. Merci aux Dragons pour leur accueil ! Et rendez vous le 16 février à Beaublanc pour le match retour ! Merci aussi aux photographes !